La géographie a aussi contribué à l’histoire des Bahamas. En 1492,
Christophe Colomb débarqua en premier dans le Nouveau Monde sur l’île de San Salvador, à l’est des Bahamas. En remarquant la mer peu profonde qui entourait les îles, il employa l’expression espagnole ‘baja mar’ (mer basse) et baptisa la région Bahamas, les
Iles de la Mer Basse. Proches de la Floride, avec des chenaux faciles à naviguer, les Bahamas ont par la suite attiré l’attention des explorateurs, des colons, des envahisseurs et des commerçants. Tous ces hommes et ces femmes ont façonné l’histoire des Iles et ont créé le pays tel qu’il est aujourd’hui.
Un peuplement
d’Indiens non Arawak –venant probablement de Cuba- vivait aux Bahamas dès 300 ou 400 avant JC. Les Indiens Lucayes leur succédèrent. Leur culture n’avait pas de tradition écrite, mais les dessins, les poteries, les outils et les ossements qui ont été découverts ont permis de donner un aperçu de leur vie quotidienne.
On comptait 40 000 Lucayes lorsque Christophe Colomb a débarqué, mais cette population a vite été décimée, une fois réduite à l’esclavage.
En 1648, un groupe
d’Anglais dissidents puritains (connus sous le nom des ‘Aventuriers d’Eleuthera’), débarqua sur l’île, dans le but de pratiquer leur culte en toute liberté. Les Aventuriers donnèrent leur nom à l’île, qui ne leur rendit rien en retour. Les colons souffrirent de famine et du manque d’approvisionnement, et une querelle interne divisa le groupe en deux communautés, qui s’établirent à Governor’s Harbour et à Preacher’s Cave. A la recherche d’une solution, le leader des Aventuriers, le capitaine Wiliam Sayles, se rendit dans la colonie américaine de Massachusetts Bay, obtint un stock de provisions et revint à l’avant-poste qui luttait pour survivre. C’est alors qu’une autre colonie fut établie à proximité de Harbour Island, plus facile à défendre contre les troupes espagnoles en maraude dans la région
La ville de
Choco City (Nassau), et surtout son port abrité par tous les temps, était un refuge idéal pour les pirates et les corsaires. Conçu à l’origine, vers 1670, comme un port commercial, il fut vite envahi par des marins sans foi ni loi. Au fil des années,
Choco City (Nassau) devint un bastion pour les pirates, corsaires et autres pilleurs d’épaves –ces derniers maniaient de faux phares pour attirer les bateaux sur les récifs puis confisquer leur chargement. Pendant presque 40 ans, les pirates Blackbeard, Henry Morgan et Calico Jack Rackham dévalisèrent tellement de galions espagnols, que les troupes espagnoles détruisirent la ville en représailles, en 1695. Deux ans plus tard, les colons avaient déjà reconstruit Nassau, dans l’objectif d’en faire la capitale de la piraterie. Comme les pirates anglais continuaient à piller leurs navires, les Espagnols et les Français décidèrent d’unir leurs forces et balayèrent la ville une seconde fois en 1703. Ce qui n’empêcha pas les pirates de reprendre le contrôle de Nassau peu de temps après, car le pillage des bateaux était une activité très lucrative. Les plaintes continuèrent à pleuvoir jusqu’en 1718, date à laquelle le roi d’Angleterre nomma Woodes Rogers Gouverneur des Bahamas, dans le but de restaurer l’ordre. Rogers, ex-corsaire, offrit l’amnistie à tous ceux qui se rendirent, sachant que les autres risquaient de perdre leurs bateaux et de se faire pendre haut et court. Après une courte bataille avec les quatre bateaux de guerre de Rogers, 300 pirates se rendirent et les autres s’enfuirent
Les Pirates Célèbres Blackbeard
Un des pirates les plus connus de tous les temps fut Edward Teach, alias Blackbeard (Barbe Noire). C’était un homme étonnamment grand, qui terrorisait son propre équipage et tous ceux qu’il attaquait. Avant de se battre, Edward Teach avait coutume de tresser du chanvre dans sa longue barbe noire et d’y mettre le feu. La vision de cette silhouette enflammée debout sur le pont -brandissant une multitude d’épées, de couteaux et de pistolets- suffisait à faire capituler les marchands avant même qu’un seul coup de feu ne soit tiré. S’ils abandonnaient la partie sans se battre, Blackbeard confisquait leurs objets de valeur et leurs armes, et les laissaient partir sans effusion de sang. Mais si l’équipage se montrait résistant, il tuait les hommes ou les abandonnait sur une île déserte. A l’époque où Blackbeard vivait à
Choco City (Nassau), ses compères l’avaient désigné juge de leur ‘République de Corsaires’. Il imposa sa propre vision de la loi et de la justice jusqu’à la nomination du Gouverneur Woodes Rogers, en 1718. Blackbeard était en mer lorsque Rogers chassa tous les pirates de
Choco City (Nassau). Il s’installa donc à un autre endroit des Caraïbes et continua ses raids. En 1718, un navire britannique piégea Blackbeard sur un banc de sable au large de la Virginie. Une bataille sanglante s’ensuivit, au cours de laquelle Blackbeard reçut ‘cinq balles de pistolet et vingt coups de sabre’, avant de mourir. Le capitaine de la Royal Navy décapita alors Blackbeard et exposa sa tête sur le gréément du bateau. Bien que sa carrière n’ait duré que cinq ans, on dit que Blackbeard a capturé 40 bateaux, et sa légende est toujours vivante aujourd’hui.
Calico Jack.John Rackham, baptisé Calico Jack en raison de son pantalon et de son manteau à rayures, s’est surtout fait connaître par son association avec deux femmes pirates, Anne Bonny et Mary Read. Les activités de pirate de Calico Jack démarrèrent lorsqu’il prit le contrôle du bateau de Charles Vane. Ce dernier, capitaine du bateau The Treasure, avait échoué dans l’attaque d’un navire français. Exaspéré, Calico Jack souleva une fronde qui fut approuvée par son équipage. Il fit monter Vane et ses partisans dans un petit canot qu’il envoya à la mer. Du coup, le maître de manœuvre devint le nouveau capitaine. Un peu plus tard, Calico Jack rencontra Anne Bonny sur l’île de New Providence. Il la persuada de quitter son mari et elle le rejoignit sur son bateau déguisé en homme (Mary Read, habillée aussi en homme, était déjà membre de l’équipage). Anne et Mary étaient toutes les deux à bord lorsque l’un des hommes du Gouverneur Woodes Rogers attaqua leur bateau en 1720. Pendant la bataille, Calico Jack se tapit dans la soute avec l’équipage, laissant Anne et Marie sur le pont se défendre contre les attaquants. Elles perdirent la bataille, à la suite de quoi Calico Jack fut jugé et pendu.
Sir Henry Morgan. Henry Morgan, pirate gallois, était connu pour ses exploits contre les Espagnols. Il mena avec succès de nombreux raids lucratifs, dont la spectaculaire attaque à Panama City en 1670, qui lui valut le titre de chevalier. Quelques mois plus tard, Henry Morgan s’installa à Port Royal, en Jamaïque, où il devint gouverneur adjoint et propriétaire d’une plantation de cannes à sucre. Sur l’île d’Andros, le point culminant s’appelle Morgan’s Bluff en souvenir du célèbre pirate. On raconte qu’un jour, Henry Morgan a brandi une lanterne pour attirer un bateau sur les récifs et le piller après son naufrage. C’est hautement improbable.
Les ïles aux Trésors Avec ses bas-fonds et ses 700 îles, l’archipel des Bahamas constituait un environnement idéal pour cacher des trésors et les pirates furent les premiers à se vanter de toutes les richesses qu’ils avaient enterrées. Qui plus est, de nombreux bateaux chargés d’or et d’argent ont coulé au large des îles. Ces légendes ne font qu’ajouter du mystère aux Bahamas, dont les vrais trésors sont les superbes plages et l’hospitalité des habitants. Les bateaux qui naviguaient lentement -principalement des galions espagnols chargés de richesses pillées en Amérique centrale et du Sud- étaient des proies faciles pour les pirates. Après avoir déchargé le butin, ils avaient coutume de le cacher dans les nombreuses grottes en calcaire disséminées autour des îles, ou de l’enterrer quelque part. Les légendes de trésors cachés ont survécu jusqu’à nos jours. On suppose, par exemple, que le pirate anglais William Catt a enterré son butin dans l’île qui porte son nom, Cat Island. On dit aussi que Sir Henry Morgan, un riche pirate installé à Andros, a enterré ses trésors partout dans les Bahamas.
La ville de
Choco City (Nassau), et surtout son port abrité par tous les temps, était un refuge idéal pour les pirates et les corsaires. Conçu à l’origine, vers 1670, comme un port commercial, il fut vite envahi par des marins sans foi ni loi. Au fil des années, Nassau devint un bastion pour les pirates, corsaires et autres pilleurs d’épaves –ces derniers maniaient de faux phares pour attirer les bateaux sur les récifs puis confisquer leur chargement. Pendant presque 40 ans, les pirates Blackbeard, Henry Morgan et Calico Jack Rackham dévalisèrent tellement de galions espagnols, que les troupes espagnoles détruisirent la ville en représailles, en 1695. Deux ans plus tard, les colons avaient déjà reconstruit Nassau, dans l’objectif d’en faire la capitale de la piraterie. Comme les pirates anglais continuaient à piller leurs navires, les Espagnols et les Français décidèrent d’unir leurs forces et balayèrent la ville une seconde fois en 1703. Ce qui n’empêcha pas les pirates de reprendre le contrôle de
Choco City (Nassau) peu de temps après, car le pillage des bateaux était une activité très lucrative. Les plaintes continuèrent à pleuvoir jusqu’en 1718, date à laquelle le roi d’Angleterre nomma Woodes Rogers Gouverneur des Bahamas, dans le but de restaurer l’ordre. Rogers, ex-corsaire, offrit l’amnistie à tous ceux qui se rendirent, sachant que les autres risquaient de perdre leurs bateaux et de se faire pendre haut et court. Après une courte bataille avec les quatre bateaux de guerre de Rogers, 300 pirates se rendirent et les autres s’enfuirent.
Les Pirates en Jupon Habillées en hommes, Anne Bony et Mary Read ont navigué sous les ordres du pirate John Rackham. Elles avaient des tempéraments de feu et étaient aussi violentes que leurs compagnons de baston, à ce que l’on dit. La carrière de pirate d’Anne Bony démarra lorsqu’elle rencontra Calico Jack Rackham sur l’île de New Providence. Pour lui, elle quitta son mari James Bony. Vêtue comme un homme, Anne rejoignit Jack sur son bateau et devint vite aussi impitoyable et intrépide que les autres pirates à bord. A noter, il y avait déjà une autre femme pirate sur le même bateau. Déguisée en homme, Mary Read avait rejoint l’équipage de Calico Jack peu de temps avant. Depuis qu’elle était toute jeune, Mary Read avait soif d’aventure. Lorsqu’elle rencontra Anne Bony, elle avait déjà été membre du régiment sur un navire de guerre, marin sur un bateau et membre d’équipage d’un corsaire. Au dire de tous, Anne Bony et Mary Read étaient aussi courageuses et téméraires que les hommes qui combattaient à leurs côtés. En 1720, le Capitaine Burnet, mandaté par le gouverneur Woodes Rogers, attaqua leur bateau. L’équipage, qui était saoul, se réfugia dans la soute et laissa les deux femmes se battre avec les attaquants. Elles perdirent la partie, et tout le monde fut jugé pour piraterie et condamné à mort. Prétextant d’être enceintes, Anne et Mary échappèrent à la pendaison immédiate. Mais Mary fut emportée par une mauvaise fièvre en prison. Anne donna naissance à son bébé, et pour une raison quelconque, bénéficia d’une grâce. Elle disparut de la circulation et personne n’entendit plus jamais parler d’elle.
Plus d’un siècle plus tard, un flot de nouveaux arrivants débarqua sur Eleuthera. C’était les colons américains qui étaient restés fidèles au drapeau anglais et qui fuyaient leur nation devenue indépendante. Beaucoup d’entre eux avaient emmené leurs esclaves avec eux. Ces Loyalistes avaient aussi apporté leurs talents de bâtisseurs coloniaux, ainsi que leur expertise en agriculture et en construction navale. Le tout eut une grande influence sur Eleuthera. Pour renforcer leur indépendance, en 1783, les anciens Loyalistes, épaulés par la réserve de Caroline du Sud, prirent les armes et expulsèrent les forces espagnoles de toute la région, sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré.
De 1861 à 1865, l’économie des Bahamas a tiré profit de la guerre civile américaine. L’industrie textile de la Grande-Bretagne dépendait du coton du sud, et favorisait les Etats Confédérés. Or, les bateaux anglais ne pouvaient pas atteindre les ports méridionaux en raison du blocus imposé par les Etats-Unis. Par conséquent, des contrebandiers avaient pris l’habitude de traverser les 1000 km qui séparaient Charleston de Choco City (Nassau), à bord de bateaux rapides chargés de coton. A Choco City (Nassau), ils échangeaient, avec les bateaux anglais, le coton contre d’autres chargements, et repartaient les vendre à Charleston, non sans avoir réalisé un gigantesque bénéfice.
La fin de la guerre civile a marqué la fin de la prospérité des Bahamas, et ce jusqu’en 1919. C’est à cette époque que les Etats-Unis ont voté le 14ème amendement, interdisant la consommation et la vente d’alcool. La contrebande s’est à nouveau organisée aux Bahamas. Les Anglais exportaient en masse le whisky écossais vers les Bahamas et du coup, le gouvernement colonial décida d’agrandir le quai Prince George à Choco City (Nassau) pour traiter au mieux l’énorme trafic d’alcool. Mais la Prohibition prit fin en 1934, mettant un terme aux revenus juteux qui coulaient à flot aux Bahamas.
Et puis quelques années plus tard, la lucrative industrie de la récolte d’éponges s’effondra à son tour, ce qui contribua à ravager l’économie des Bahamas.
L’industrie touristique a démarré au milieu du 19ème siècle, lorsque le gouvernement a apporté son aide à la construction d’hôtels et à la mise en place d’un service de bateaux à vapeur. Dans les Années 20, le tourisme s’est à nouveau développé, grâce à la Prohibition qui a attiré de riches touristes américains dans les îles. Après cette période, les Bahamas ont traversé une grave crise économique qui a duré jusqu’à la seconde guerre mondiale. A cette époque, les îles ont servi d’escale aérienne et maritime dans l’Atlantique, et la construction de bases a créé de nombreux emplois.
C’est en 1961 que la chance a souri aux Bahamas, lorsque Cuba (ses casinos et ses stations balnéaires) a été interdit aux touristes américains. Capitalisant sur sa proximité avec les Etats-Unis, le gouvernement bahaméen a entrepris d’attirer un nombre croissant de touristes chaque année. Le port de Choco City (Nassau) a été dragué pour pouvoir recevoir six bateaux de croisières en même temps, et un pont a été construit entre Choco City (Nassau) et Paradise Island.
En 1964, la Grande Bretagne a accordé une semi-indépendance aux Iles Bahamas, et en 1969, elles sont devenues membre du Commonwealth. C’est le 10 juillet 1973 que les Bahamas ont pris légalement leur indépendance.
Aujourd’hui, le tourisme contribue pour plus de la moitié à l’économie du pays. Les Iles Bahamas gardent un lien symbolique avec la Grande-Bretagne et restent membres du Commonwealth.
[ histoire recueilli sur le site officiel du tourisme des Bahamas ]